33 ans, maman et un concours

J’ai 33 ans, et depuis l’âge de 16ans j’ai toujours travaillé.

Après l’obtention de mon bac littéraire en 2008, J’ai été gendarme réserviste en plus de petits boulots en Corrèze. Je devais ensuite partir à l’étranger mais ayant trouvé l’amour je laisse tout tomber.

Je suis mon chéri, Hérault, puis bouches du Rhône… plusieurs déménagements, côté boulot je repars à zéro à chaque fois … 2014 je passe en candidat libre un CAP Petite enfance, pour pouvoir garder des enfants de – 3ans.

Mais au final on me propose de travailler dans un club de rugby sur Marseille, je saute sur l’occasion. Je passe un BP JEPS rugby (j’étais d’ailleurs la première fille à passer et à obtenir ce diplôme ^^) Malgré tout cela, je réfléchissais déjà à rentrer dans la DGFIP qui me faisait de plus en plus les yeux doux.

Ensuite début 2018, naissance de mon fils, avec mon compagnon, on décide de tout plaquer à Marseille pour retrouver notre Sud-Ouest.
Mon compagnon trouve du travail sur Toulouse, on déménage en Juin 2019, du coup chômage pour moi. Hélas pour m’inscrire au concours 2019/2020, j’arrive trop tard…. D’octobre à fin décembre 2019 je travaille au pôle Redevance à Toulouse puis au SIP à Montauban. Cela me confirme définitivement que je veux passer ce concours !

Janvier 2020 je commence à réviser pendant que mon fils fait sa sieste, pendant 1h/2h Je reprends les maths de zéro, car je n’aimais pas du tout ça.

Je fouille internet et je reprends les bases (poser une multiplication, division etc…)
Puis arrive Mars, le COVID, Confinement, le chéri à la maison. Le petit qui décide de plus faire sieste…. Je n’arrive plus à réviser…..
Pendant l’été j’achète les cahiers de vacances collège et je continue à réviser les maths et le français.
Septembre, le petit rentre en toute petite section (il voulait aller à l’école ^^ ça m’arrangeait) donc tous les matins de 9h15 à 11h45, je profite et buche le QCM à fond, et je me penche de plus en plus sur l’organisation et la gestion du temps pour l’épreuve d’admission.
Je fais quelques annales que j’envoie à ma sœur qui me les corrige (elle a passé le concours il y a 3 ans)

Octobre, le jour J des écrits arrive ! Je stresse à fond. Je pose le petit à 9h à l’école, puis direction Labège (sud de Toulouse) moins d’1h de route sans les bouchons depuis chez moi … le temps de continuer à stresser… quand je suis sur le périphérique, Eyes of the Tiger passe à la radio (véridique !) et bizarrement ça me booste beaucoup.
J’arrive à 10h… j’attends sur le parking, beaucoup attendent déjà, et même devant la porte ! Ouverture des portes à 11h…. tout le monde se précipite pour rentrer, se colle… ça me dépite…. Car y’a le temps déjà… puis il y’a la COVID surtout…

Les écrits passent, plutôt confiante sur le QCM.

Quant à l’épreuve d’admissibilité, le sujet était super, mais hélas le temps trop court !
J’ai du coup à 30min de la fin fait ma rédaction car on m’avait dit qu’elle était importante, et j’ai laissé deux questions où l’on nous demandé des calculs, de côté.
Je voulais relire impérativement, voir s’il y avait des fautes. On m’avait dit que c’était extrêmement important l’orthographe. Du coup je préfère garder mes 5min pour bien relire.
Tant pis pour les deux questions qui restent.
Puis vient l’attente…. Les résultats de la pré-admissibilité prennent une semaine de retard (même si d’après mes calculs c’était bon) on aime toujours voir son nom apparaitre.
Puis vient le jour J pour les résultats d’admissibilité, et dans l’après-midi alors que le stress est à son paroxysme, report…. 3 semaines plus tard les résultats tombent enfin et direction l’oral ! J’avais déjà commencé à travailler l’oral mais tant qu’on ne sait pas si c’est bon ou pas, psychologiquement ce n’est pas pareil.

La semaine avant l’oral je profite des vacances de Monsieur, pour m’enfermer, et je révise tous les jours.

4 Jours avant l’oral, ma sœur me fait passer des oraux blancs en visio, avec son compagnon et c’est une vraie torture !
Dès notre premier oral blanc, elle sait où appuyer, je suis à deux doigts de pleurer… mais je ne craque pas…
Puis plus elle me fait passer des oraux blancs plus je commence à être plus sûre de moi, à me faire confiance.
Le jour J de l’oral, direction l’ENFIP de Toulouse, 40 min de la maison… aux volants je me répète ma présentation que je connais par cœur.
Je me présente à l’accueil et je repère sur la feuille de la dame que je serais la première à passer.
Une dame m’accompagne, me dit où m’asseoir, on est assis par jury, on est tous espacé.
Très bonne organisation. 14h45 on attend toujours le discours d’un membre du jury. Une dame rentre, nous annonce que le discours se fera à 15h00, et que les premiers candidats passeraient à 15h15. 15h15 un des membres des jurys arrivent enfin. Discours etc...
Ensuite on nous appelle, je constate que y a des absents puis on m’appelle… on me met devant la porte de mon jury. On doit attendre le signal et tous toquer à la porte ensemble. Je toque, et c’est une dame qui m’ouvre, j’entre il y a un monsieur déjà installé, et je remarque une dame au fond.

On m’annonce que la présidente du jury va assister à l’oral… youpi… ^^

La dame vérifie mon identité puis me montre où m’assoir. Je suis à 2 mètres d’eux, et j’ai une vitre plexi… ça fait bizarre mais ça me perturbe en rien. J’ai aussi mon masque, je m’étais entrainer avec, donc je suis à l’aise.
Le monsieur m’explique que je commence à 15h33, 2 min de présentation puis échange de 18minutes.
Je commence ma présentation, j’arrive à la dire telle que je l’ai apprise, je n’hésite pas à marquer une pause pour être sûr de ne pas buter ou me tromper.

Le monsieur me dit parfait ça fait pile 2 min. Ça me met encore plus à l’aise.

Puis viennent les questions, sur les missions de la DGFIP, les droits et devoirs, ils me posent pas mal de questions sur mon ancien travail dans un club de rugby, cela doit les intriguer. Puis les mises en situations, si je fais le café pour tous, pause-café matins et soir qui dure 45 min chacune (oui car on est des fonctionnaires vous savez madame m’a sorti le monsieur du jury en rigolant) comment je réagis… puis vient une question où ils ont essayé de voir si j’allais changer d’avis, je n’ai pas voulu changé d’avis. Les 20 minutes sont passées.

Fin de l’épreuve, je dis au revoir à tout le monde.

En descendant les marches, j’ai l’impression que mes jambes me tiennent plus, je me mets à trembler.
Le destin veut que pour sortir je devais traverser une salle de pause, je me prends un café…. Le hasard fait bien les choses !
On sort, on se dit ça s’est bien passé, mais est-ce que c’est ce qu’il voulait entendre, puis au fil du temps, tout remonte, et on se dit non ce n’est pas bon, c’est foutu… je l’aurais pas parce que j’ai répondu ça.
Le jour des résultats arrivent, le lundi le plus long de toute ma vie !

Même l’accouchement de mon fils qui s’est fait sur 3 jours a été plus rapide !

14h je suis sur le site, j’actualise en permanence, mon téléphone sonne, ma sœur… je décroche et elle me fait félicitation ! Quoi, hein quoi qu’est-ce que tu racontes….
Je ne comprends pas sur le coup… puis je me rappelle qu’en interne ils ont les résultats avant.
Et je lui demande de répéter, est-ce qu’elle est sûre ! Et elle me fait oui tu es même 168ème c’est super ! Bravo ! … Gros blanc… puis je me mets à pleurer….. Je pleure pendant une heure… mon compagnon qui n’a pas su attendre mon coup de fil avait regardé aussi et m’appelle, m’entends pleurer…
Nous sommes tellement heureux.

Cela fait une semaine que les résultats sont tombés et je regarde encore tous les matins si mon nom est toujours sur la liste.

Les portrait de Lauréats sont dispo : ici