Un livre, un poney, un concours

Si on m'avait dit, il y a quelques années, "Un jour tu intègreras la DGFiP !", je crois que j'aurais bien ri.

J'ai 25 ans, je suis passionnée d'équitation, de littérature, de danse, de cuisine, de cultures et langues étrangères.
Des livres et du plurilinguisme : a priori, pas le genre de profil qui aurait une vocation à travailler aux Finances Publiques. A vrai dire, en préparant les oraux, je m'étais parée à la question "Mais, qu'est-ce que vous venez faire là, au juste ?".

 Le chemin qui m'a amenée à me présenter aux concours de la DGFiP est encore un peu flou pour moi. 

Il faut dire que mon parcours ne m'y prédisposait pas vraiment : bac L, prépa littéraire, deux échecs au concours de Normale Sup, une année sabbatique à bosser dans un fast-food, et un master de traducteur avec option communication. Deux stages, un emploi d'un an dans une agence de com' top tendance et où je réalise que la com', vécue ainsi, ce n'est pas pour moi.


Mon 1er stage de master, je l'ai fait dans la FP.

Plus précisément, dans une association dépendant du MINEFI, dont je tairai le nom. J'ai pu voir de mes yeux que le Ministère de l'Economie et des Finances, c'est aussi de la communication, de la logistique, du projet social auquel j'adhère pleinement.

 Le temps passe, je bosse "dans la com'", comme on dit. Fin de mon double CDD, je me retrouve au chômage.
Heureusement, depuis quelques mois, j'ai un plan de secours. L'idée ne m'est pas venue "comme une crampe" (Stendhal si tu m'entends), elle m'a été soufflée par mon compagnon, rencontré quelques mois plus tôt et lui-même inspecteur des Finances Publiques. Quand vous entendez quelqu'un expliquer qu'il aime son travail et que les possibilités sont innombrables, forcément, ça donne envie.

Alors me voilà inscrite aux trois concours de la DGFiP : le concours commun C, le B, le A.

Le A m'a demandé 5 mois d'intense préparation, épuisante (je travaillais encore), stressante, avec tous les doutes et les questions qui vont avec. Pour cette première tentative, pas de prépa : j'envisageais cela comme un test.
Je prends l'option "droit public", j'ingurgite des kilos de livres de droit administratif et constitutionnel, sous l'oeil vigilant de mon copain et de son master de droit ...

En parallèle, je m'informe sur la DGFiP. Et cela me motive de plus en plus. Je sais déjà où je voudrais travailler : en SIP, ou en vérif.

Je n'ai qu'assez peu préparé le C, me contentant de réviser des maths et sans être certaine de ce qui m'attendait le jour des épreuves.

L'aventure du B s'est arrêtée très vite, étant malade le jour du QCM je n'ai pas passé la barre de la préadmissibilité.

En revanche, je me retrouve admissible au concours C et, à ma grande surprise, au A également.
Vient donc la préparation à l'oral. Aussi épuisante que celle de l'écrit. Mes amis déjà à la DGFiP me sont d'une grande aide, je passe un oral blanc avec eux chaque semaine. Les forums, aussi, m'ont permis de me préparer extrêmement efficacement, notamment pour les mises en situation.

J'aborde l'oral du C avec une bronchite carabinée qui m'empêche de parler normalement.

J'ai bien préparé les questions relatives à mon niveau de diplôme, mais étonnamment on ne m'en pose aucune. L'épreuve se déroule plutôt bien, le jury me fait la remarque de ma préparation visiblement bonne. Dernière mise en situation qui jette un gros doute dans mon esprit : une question très polémique, basée sur l'actualité, sur laquelle je n'ai pas pris position (et j'ai revendiqué mon absence de position).

Une semaine plus tard, je passe l'oral du A.

Epreuve de droit médiocre, oral très agréable (à ma grande surprise). J'en sors très soulagée, et j'attends toujours les résultats à l'heure qu'il est.

Le lendemain, je découvre les résultats d'admission au concours de catégorie C. Je suis réellement stupéfaite de voir mon nom tout en haut de la liste ... Première sur LP, je ne m'y attendais pas du tout. Le choc est bien là. Et c'est le début d'une vie qui change.

Je ne suis pas encore en poste, je n'ai même pas commencé la formation, mais c'est tout comme : je me sens déjà "chez moi" et j'ai hâte de prendre les choses à bras le corps. Tout en continuant, secrètement, d'espérer réussir le concours d'inspecteur :)